C'est sous des cieux printaniers (et oui, ici l'hiver touche à sa fin...), d'un bleu limpide et baignés par un vent frisquet, que nous atterrissons à Buenos Aires, une ville que j'ai toujours aimé, ceci bien qu'elle soit relativement peu dépaysante...

Nous avons la chance de loger chez nos amis Christine, Axel et Louis, dans le beau quartier de la Recolta, et profitons de leurs petits trucs « d'insiders » pour découvrir et redécouvrir la métropole, pour manger nos premiers délicieux steaks argentins (avouons-le ... ces viandes sont vraiment les meilleures du monde!).

Bertrand arrive lui aussi et nous entamons alors notre périple routier à Mendoza. Plus proche de Santiago du Chili que de Buenos Aires, nous nous devions de consacrer au moins une journée complète à la découverte des bodegas (caves) locales. Dans la vallée de l'Uco, nouveau « trend » vinicole, elles sont immmmenses, modernes à souhait et elles proposent des dégustations pros. Nous nous faisons plaisir en misant sur les grands crus (ceux de Salentein sont excellents et la cave est grandiose!). Maxime adore mettre son nez dans nos verres et devine (plutôt avec succès) les arômes – la relève des éponges (les concernés se reconnaîtront) est assurée, ouf !

Après cette mise en bouche, notre copine pour les 16 prochains jours, miss Dacia Logan, nous mène tant bien que mal vers la Cordillère des Andes. Commence alors une succession d'étapes entre terres rouges (le fer!) et cactus géants verts, mais aussi entre neige (oui, tout est saupoudré de blanc lorsque nous arrivons) et ciel étincelant – pas un nuage à l'horizon, c'est bleu pur. De jour en jour nous avançons (voir la carte) à la découverte, entre autres, de l'observatoire le plus grand du pays (à El Leoncito) à la majestueuse Vallée de la Lune (PN de Ischigualasto). La visite la plus somptueuse de la région sera celle du PN de Talampaya : un canyon rouge foncé mène vers des formes géologiques incroyables. L'imagination de chacun est mise à contribution ! Ceci dit, Maxime a beaucoup de peine a associer Parc National avec autre chose qu'animaux... déformation africaine... mais à force de chercher, nous trouvons de quoi alimenter sa curiosité (et ses carnets de dessin!) : guanacos, renards, maras (lièvres) et condors majestueux croisent la route de notre camion haut sur « pattes ».


La mythique route 40, qui traverse toute l'Argentine sur plus de 5000 km, est magnifique, sauvage à souhait. Des chevaux, avec ou sans gaucho, galopent à travers la puna aride et déserte. C'est l'Argentine comme on se l'imagine, la mythique (pour moi du moins!). Ici ou là un village poussiéreux, où des enfants jouent dans une cour d'école, où des messieurs balaient tranquillement les rues au rythme d'une bachata (enfin, le rythme de la bachata n'a rien à voir avec le coup de balai, qui serait plutôt celui d'un lent, très lent slow!), vient animer le paysage.


Arrivés à Belen et sur conseil de mon ami Philipp, nous faisons un « petit » crochet vers la plaine pour varier un peu les paysages : alors qu'un versant de la montagne est purement andin, l'autre versant est complètement vert couvert d'arbres géantissimes. Hormis pour ses contrastes, le crochet m'a aussi coupé le souffle de par la piste, étroite et vertigineuse. J'avoue que je ne faisais plus trop la maligne... On dira aussi qu'on est pas très sûrs de la qualité des pneus ni des freins de notre copine. Mais bref, le détour valait la peine et après avoir traversé d'infinis champs de canne à sucre, nous remontons vers le « vrai » Nord Argentin jusqu'à Tafi del Valle – une étape où j'ai promis un séjour à la estancia (la ferme) à Maxime. J'y reviendrai ... ou je pense qu'il y reviendra personnellement:-)


En attendant je ne peux pas m'empêcher de parler de quelques « phénomènes » qui nous ont marqués et amusés (aucune méchanceté derrière notre amusement!) depuis notre arrivée :


Nous sommes seuls ... seuls sur les routes, droites à souhait (l'autre jour une première courbe est apparue après 27 km!) et seuls touristes. Enfin, pas tout à fait (d'ailleurs il n'est pas rare que nous tombions sur des « hôtels » complets) : les argentins voyagent dans leur pays. En couple et en famille, mais aussi en groupe. En effet, il y a quelques bus entiers de latinos (argentins principalement) qui sont en vadrouille sur la Route 40 (style Buchard Voyages – tout pareil !). Ils sont souvent adorables (surtout quand ils voient Maxime!), mais ce que nous avons retenus, c'est le look assez exceptionnel de ces voyageurs : pour les dames, la tenue classique est faite de leggings tigrés, recouverts de guêtres en laine d'alpaga. Chaussures de sport à talon compensé et t-shirt moulant sur quelques bons kilos de trop. Pour les messieurs, c'est training, chaussettes et crocs. Je sais, ça casse un mythe et on est malheureusement loin du beau gaucho ténébreux et de l'élégante argentine aux cheveux longs et noirs :-)

L'Argentine ne serait pas l'Argentine sans ses difficultés monétaires (difficile pour eux, mais aussi pour le touriste!). La bonne chose (pour nous, un peu égoïstes...), c'est que depuis que nous sommes arrivés, le taux de change a déjà tellement baissé que nous gagnons 25% sur tous les prix - du coup il nous arrive de loger pour 25.- en chambre privée à 3, de pique-niquer pour 4.- et de manger un bon steak avec une bouteille de rouge pour 20.-. Cool. En plus, en payant les hôtels avec la carte de crédit (les « un peu mieux », donc pas les hostals à 25.-), en mentionnant notre nationalité non argentine (on ne sait jamais qu'ils ne l'auraient pas remarqués!), on ne paye pas la TVA. Ce sont quand même 20%... et du coup certains logements un peu chic deviennent accessibles ! Bien pour le budget tout ça !

J'avais annoncé que Bertrand devrait assurer le changement de roue ... je confirme, il assure. Voilà déjà le deuxième « pinchada ». Heureusement que les « gomeria » sont nombreuses et que le prix des réparations est dérisoire (3 à 10.- selon le cas!).